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Christophe Jullien

Toutes les vies que l'on n'a pas vécues (en cours)

En cours d'écriture

En cours d'écriture

J’ai essayé, de toutes mes forces, mais j’ai raté. 

 

J’ai couru toute ma vie après l’homme que je souhaitais devenir, mais plus j’avançais, plus il s’éloignait, encore et toujours. Et puis un jour il a disparu au loin, avec un petit sourire narquois.

 

Désolé "moi de mes vingt ans", je sais que je t'ai déçu, que tu t'attendais à mieux. Moi aussi. On s'était dit, tu verras, on accomplira de grandes choses. Il était si évident pour nous que notre vie serait hors du commun, c'est le propre de cet âge. On a vu. On plutôt non justement, on n'a rien vu. Si le gamin de quinze que j'étais, croisait le presque vieillard que je suis, il lui demanderait des comptes "T'as pas honte ? C'est tout ce que tu as fait de nous ?" "Je te demande pardon, j'ai fait ce que j'ai pu". 

 

J’ai rêvé d’être moi, pas une ébauche de moi, un moi accompli, achevé, mais j’ai échoué. Mais est-ce que la plupart des personnes à l'automne de leur vie, ne se disent pas la même chose ? Je me suis gâché, j’aurais pu mieux faire. 

Pourquoi ne m'as-tu pas aidé, motivé, secoué, injurié, quand j'ai baissé les bras ? Il y avait en nous tellement mieux que ce que nous avons donné. Nous avons sans doute, sur le chemin, raté un peu trop de bifurcations ; une accumulation de petits ratages, de mauvais choix, de petits renoncements, d'opportunités manquées et le chemin devient de moins en moins plaisant, et surtout il reste irrémédiablement plat, parfois même il devient glissant. J'ai peur de dégringoler, je n'arrive plus à m'accrocher, les prises deviennent de plus en plus ténues et mes mains de moins en moins habiles à les saisir. Et puis à quoi bon ? Il est trop tard, il y aurait tant à remonter, la pente est devenue si raide, et surtout le temps qu'il reste, si court. Je crois que je commence à être mort, mais que je ne le sais pas encore.

 

Toutes ces heures perdues devant ces séries, ces émissions dispensables, que j'ai ingurgitées jusqu'à l'écœurement et la somnolence, au lieu de me battre pour accomplir deux ou trois choses dont je puisse être un peu fier. Je me suis contenté de la facilité et de la paresse. J'ai un peu trop souvent fait mienne la devise "Pourquoi remettre à demain, ce que l'on peut très bien faire après-demain ?".  Aujourd'hui je paye cash et la facture est amère. Je ne suis qu'un ersatz de ce que j'aurais pu être. 

 

Donnez-moi s'il vous plaît une autre vie, je vous promets que je ferai mieux, que je ne reproduirai pas les mêmes erreurs, les mêmes lâchetés. 

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